Cultur&Vous


Vous pouvez, dès à présent, noter sur vos tablettes, la date du 11 mars 2018 :
le Théâtre de la Ville vous propose, avec la complicité de Fréquence Lire,
une lecture musicale, avec Marie-Christine Barrault, sur des textes de Christian Bobin. 


L’amour de lire…

« Cette lecture musicale associe voix et piano autour de textes sur l’amour et la lecture. Les écrits de Christian Bobin, d’une simplicité rare, sont admirablement servis par l’actrice Marie-Christine Barrault. De sa voix grave et posée, elle captive son auditoire. Quelques respirations jouées au piano par Franck Ciup font alterner des morceaux de Bach, Chopin, Satie,
ou ses propres compositions. Le plaisir simple de partager de belles choses. »

http://theatre.valence.fr/

Billetterie du Théâtre de la Ville : ouverture du mardi au vendredi de 13 h 30 à 18 h et, les jours de spectacle, au moins 1 h 30 avant le début de la représentation. Tél. : 04 75 86 14 50

         


Le Point.fr : On vous sait solitaire, on vous imagine sauvage, peu enclin à la conversation, et notre rencontre commence par un grand rire…

Christian Bobin :

« En réalité, beaucoup de sourires traversent mes livres. Ils rayent, un peu, la vitre de papier. J’aime aller voir ce que je ne connais pas, l’imprévu, rencontrer des gens. Il n’y a rien de plus rare, ni de plus vivant, ni de plus important au monde que d’essayer de rencontrer quelqu’un. L’autre est un miroir. Si le miroir est de bonne qualité, il nous permet de nous deviner en lui. Il y a très peu d’événements fondateurs dans une existence. Quatre ou cinq. Tout ce qui mérite le nom d’événement est sans doute de l’ordre de la rencontre. Le coup porté par une émotion, le bouleversement induit par une beauté ou une épreuve, font que l’on se rencontre soi-même tout en découvrant autre chose de soi. La rencontre est le but et le sens d’une vie humaine. Elle permet qu’on ne la traverse pas en somnambule.

Quand mes yeux se fermeront…

Quand mes yeux se fermeront, ils le feront sur une immense bibliothèque constituée par des visages qui m’auront ému, troublé, éclairé. Un visage est éclairant quand un être est bienveillant et qu’il est tourné vers autre chose que lui-même. Le soin qu’il prend de l’autre, l’illumine, le rend vivant. Il capte une lumière et la renvoie. C’est quelque chose de rare. La richesse de cette vie est faite surtout de visages et de quelques paroles. Les mots ne sont pas les plus importants. Ils enferment parfois. Alors que quand ils sont simplement allusifs, à peine écrits, ils amènent le lecteur à faire un travail psychique et délivrant sur lui-même.

Un silence bienfaisant…

Les livres sont agencés pour permettre à un silence bienfaisant, fraternel, de venir. Dans cet espace, quelque chose de l’auteur rencontre le lecteur et celui-ci y rencontre quelque chose de lui. Dans ce monde, on parle trop pour ne rien dire. Écrire permet d’aérer le langage, de faire venir de la lumière, quelque chose de neuf et de silencieux entre les mots, sous les phrases. Ce silence est bienfaisant. » (Source : Le Point.fr)


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