3. Nos lectures

Marion Fayolle, Du même bois

Avec son premier roman, Marion Fayolle montre qu’elle maîtrise autant l’écriture – tout en croquis – que le graphisme. Elle raconte le rude quotidien d’éleveurs en Ardèche, leur vie cyclique d’’un corps de ferme à l’autre avec les vaches au milieu. Cycle de la vie, de la naissance et de la mort, des parents et des enfants, des saisons et du paysage, de la folie et de l’apaisement.

Les personnages de ce roman n’ont d’ailleurs pas de nom, mais des termes génériques : la ferme, les bêtes, les mères, l’orphelin… ce qui rend le livre universel.

Marion Fayolle transmet ses souvenirs et son amour d’un monde rural disparu à travers le portrait de la petite dernière qui devra gérer un héritage complexe : « C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. » et s’inquiéter ensuite pour son enfant : « La gamine pose ses mains sur son ventre, son bébé vient s’y lover. Elle se demande à quoi il va ressembler. Il s'imprime en taille-douce dans le revers de sa peau. Elle sait que l'encre se loge dans le fond des entailles, que toutes ses failles se verront sur lui ».

Ce court roman à l’écriture poétique vous touchera profondément.

Samuel Pintel, L’enfant d’Izieu

Samuel Pintel a été un enfant juif à Paris pendant la Seconde guerre mondiale. Son père était prisonnier de guerre en Allemagne, sa mère l’a sauvé une première fois de la déportation dans le camp de Bergen-Belsen en le confiant à une autre femme et une seconde fois en réussissant à prévenir une famille de Justes parisiens quelques semaines avant que tous les enfants de la maison d’Izieu où il avait été recueilli ne soient raflés par les Allemands.

Ce livre raconte donc la vie éprouvante d’un enfant juif pendant la guerre mais aussi le parcours d’un homme qui après « avoir mis les événements traumatisants de sa jeunesse sous le boisseau »  a entrepris de reconstituer son itinéraire et pris conscience qu’il fallait « sauvegarder la mémoire de tous ceux auprès desquels il avait vécu ».

Il est aujourd’hui secrétaire général de l’association Maison d’Izieu Mémorial des enfants juifs exterminés et rencontre de nombreux élèves pour perpétuer le souvenir de ce lieu de mémoire.